
vainement de rattraper sa jeunesse effrontée, qui tel un faon,
gambadait
à droite et à gauche, aussi léger qu'un doux rêve d'enfant.
Mais lassé des sarcasmes du temps, sur ses cheveux grisonnants
par le
poids des ans, il choisit d'escalader un haut sommet sous la
sagesse du
vent, laissant courir et virevolter son insouciance, dans les
vallées
platoniques de ses printemps.
Et voilà qu'au loin à l'horizon, il voit venir un vieux cerf
mourant,
aux bois blancs, qui s'estompant tristement, s'éparpillait au
firmament... c'était la jeunesse du jeune faon, qui avait fait,
en
quelques bonds, le tour de son temps.
L'homme se leva et s'en alla d'un pas lent, à travers les monts
en
chantonnant, ses cheveux gris dans le vent; il était plus beau
qu'auparavant, avec le bonheur dans ses yeux pétillants, heureux
de ne
pas avoir poursuivi le faon de ses vingt ans, et d'avoir ainsi
gardé sa
vigueur d'antan.
Lorsqu'on écoute attentivement aux plus hauts des sommets sous
le vent,
on entend chuchoter l'histoire de l'homme et du faon.
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