La liberté est passé par les onde radio
Tout le monde a déjà entendu ces fameux messages codés énumérés par Franck Bauer, souvent amusants, sortant de tout contexte. Mais derrière ces phrases, se cache une signification importante, telle que :
transmettre un mot d'ordre, dans le cadre de la préparation d'opérations de Résistance,accuser réception d'envois en provenance du terrain ;communiquer une information secrète sur l'action ;remercier ou féliciter les agents pour leur action ;permettre aux agents sur le terrain d'apporter aux personnes avec qui ils sont en contact la preuve de leur authenticité et de leur sincérité ;leurrer l'ennemi : noyés sous le flot des messages, les services de renseignements allemands étaient occupés, pouvant aussi bien se concentrer sur des opérations fictives aux contours indéfinis que de passer à côté de messages importants. En effet, les Nazis ne disposaient pas d'un nombre infini de postes radios ni d'un nombre d'opérateurs suffisant.L'idée d'utiliser les messages personnels pour transmettre des messages codés est due à Georges Bégué, officier français du service secret action britannique SOE, premier agent de ce service parachuté en France en mai 1941.
Près de 2 000 agents du SOE ont été envoyés en mission sur le continent, souvent par voie aérienne mais aussi par la mer. Beaucoup furent démasqués et exécutés.
Si les Français, et les réseaux de résistance notamment, étaient à l'écoute des messages codés, c'était aussi le cas des nazis et du régime de Vichy. L'occupant mit en place un système de brouillage, mais il ne parvint jamais à couvrir l'indicatif sonore emprunté à la 5e symphonie de Beethoven. En morse, cette mesure représente la lettre « V » pour victoire. Il n'arrivait que rarement à décrypter et à comprendre la nature des messages. Quand il y parvenait, l'opération commanditée dans ces messages avait déjà eu lieu ; il décida donc de lutter contre ces messages par un autre moyen.
Opération OverlordPour activer la résistance juste avant le débarquement en Normandie, plusieurs centaines de messages codés ont été diffusés par Radio Londres :
le 1er juin, à titre de mise en alerte des réseaux,le 5 juin, à 21 h 15, pour déclencher l'action la nuit même.Comme exemple célèbre souvent cité, la première strophe du poème Chanson d'automne de Verlaine a été utilisée pour le plan rail du réseau VENTRILOQUIST de Philippe de Vomécourt en Sologne (celui-ci avait pour mission de saboter les voies ferrées allant vers la Normandie, afin de les rendre inutilisables pour l'envoi de renforts allemands), sous une forme légèrement altérée1,2 :
le 1er juin « Les sanglots longs des violons d'automne... » (Verlaine écrit : « ... de l'automne »), invite les saboteurs ferroviaires à se tenir prêts.le 5 juin « Bercent mon c½ur d'une langueur monotone. » (Verlaine écrit : « Blessent mon c½ur ... »), donnait l'ordre aux saboteurs d'agir la nuit même.Contrairement à une idée répandue, ces messages étaient bien destinés à VENTRILOQUIST uniquement, chaque réseau ayant reçu deux messages spécifiques.




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